
Biais médiatique : quand notre cerveau préfère les raccourcis à la vérité
En 2025, l’information circule à toute vitesse. Mais au cœur de ce flux permanent, un phénomène persiste : le biais médiatique. Il ne s’agit pas seulement de désinformation, mais d’une tendance plus subtile, et plus dangereuse, à simplifier la réalité en fonction de ce que notre cerveau est prêt à entendre.
Quand les faits deviennent des récits
Certains médias choisissent leurs mots avec soin… ou parfois, avec parti pris. Un vol commis par un « jeune d’origine étrangère » devient une affaire d’immigration. Le même acte, commis par une personne dite « de souche », devient un simple fait divers.
Et lorsque la justice condamne une figure politique influente, comme Nicolas Sarkozy, une partie de la sphère médiatique crie à l’acharnement, à l’injustice, à la persécution. Comme si la gravité d’un acte dépendait du statut social, de la notoriété ou du nom de famille.
Le cerveau, complice involontaire
Les neurosciences nous montrent que notre cerveau adore les raccourcis.
Lorsqu’il est exposé à trop d’informations, ou plongé dans l’incertitude, il cherche la voie la plus simple pour comprendre.
C’est ce qu’on appelle un biais cognitif : une tendance automatique à privilégier les explications visibles, rapides… souvent au détriment de la complexité.
Les médias, parfois sans même s’en rendre compte, renforcent ces biais en désignant des responsables faciles à reconnaître : l’origine, la couleur, le milieu social.
Ce qui façonne nos comportements, ce n’est pas l’origine
Les recherches en neurosciences sont claires : le comportement humain est le reflet de son environnement, pas de son origine. Un cerveau se modèle avec ce qu’il vit.
Le stress chronique, la peur, le rejet ou la violence activent la zone de l’amygdale — celle qui gère la peur et les réactions impulsives. Un cerveau exposé à la peur apprend à se défendre, pas à dialoguer.
Changer l’environnement, c’est donc changer les comportements.
Et si on changeait le récit ?
Chaque mot compte. Chaque image, chaque titre influence notre perception du monde.
Plutôt que d’opposer “eux” et “nous”, il est temps de comprendre les véritables racines des comportements humains : l’éducation, la sécurité, la reconnaissance, le sens.
Parce qu’au fond, un cerveau n’a ni couleur ni origine. Ce qui compte, c’est ce qu’on y dépose.
Comprendre le cerveau, c’est comprendre l’humain.
Changer le récit, c’est commencer à réparer la société.

